QPS - Les études n°27

Le Lundi 1 juillet 2019

Ronan Mahieu

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Le maintien le plus longtemps possible des personnes dépendantes à leur domicile suppose des conditions de logement adaptées, qu’il s’agisse des caractéristiques des logements eux-mêmes (taille, confort, accessibilité…) ou de leur plus ou moins grande proximité géographique avec les services nécessaires aux personnes âgées. La présente étude vise à éclairer cette question en mobilisant les données du recensement de la population pour l’année 2015.

Les analyses mettent en évidence d’importantes disparités sociales et territoriales en termes de conditions de logement des personnes âgées. Les personnes âgées sont très souvent propriétaires de leur logement et souffrent rarement de surpeuplement sauf dans quelques zones très densément peuplées. En revanche moins de 20 % d’entre elles résident dans un appartement avec ascenseur, ce qui pose souvent des problèmes d’accessibilité. Ces problèmes sont d’autant plus aigus que les personnes âgées déménagent peu, que la mobilité vers d’autres logements se réduit avec l’âge, et que lorsqu’elles déménagent, peu le font pour un appartement avec ascenseur. Les personnes âgées occupant une maison dont elles sont propriétaires sont particulièrement peu mobiles.

Par ailleurs, l’accès aux soins de spécialistes comme les ophtalmologues ou les cardiologues est assez inégal selon les départements et selon les catégories sociales : la part des personnes âgées de plus de 80 ans qui n’ont pas de cabinet d’ophtalmologie dans leur « pseudo-canton » et qui sont dépourvues de véhicules automobiles est globalement de 10 %, mais avec un écart de presque 10 points entre les personnes diplômées du supérieur (3 %) et les personnes sans diplôme ou bien n’ayant que le brevet (12 %). Dans certains départements ruraux la part des personnes âgées de 80 ans et plus qui font face à ce type de situation excède 30 %. De même 31 % des personnes âgées résident dans un pseudo-canton pour lequel le temps de transport moyen en cas d’hospitalisation excède 30 minutes, avec là encore des disparités géographiques très marquées.

Pour réaliser cette étude, les données Insee pour l’année 2015 sur le recensement de la population et les équipements des communes ont été mobilisées. Le champ de l’étude est la France métropolitaine, hors Corse.