QPS - Les études n°33

Le Jeudi 1 avril 2021

La publication, les indicateurs, les données des graphiques et tableaux de l'étude et le questionnaire Pat€r sont téléchargeables à droite de cette page.

Le 33ème numéro de QPS – Les études présente les résultats d’une première exploitation sur la retraite de la dernière vague de l’enquête Pat€r (PATrimoine et préférences vis-à-vis du TEmps et du Risque), réalisée au printemps 2020. Comme en 2012, elle fournit l’occasion d’interroger un échantillon représentatif de Français sur leurs attentes et perceptions vis-à-vis de la retraite, au terme de plusieurs mois de débats et de mobilisation sociale autour du projet de système universel de retraite.

Une forte amélioration de la connaissance des droits personnels

Par rapport à 2012, la compréhension générale du fonctionnement du système actuel a sensiblement fléchi chez les moins de 35 ans mais s’est maintenue dans les autres tranches d’âge. Dans le même temps, la connaissance qu’ont les Français de leurs droits personnels en matière de retraite a fortement progressé (53 % en ont une bonne connaissance, soit +16 points par rapport à 2012) et ce à tous les âges. Il faut y voir l’effet, peut-être du débat public sur les retraites fin 2019 et début 2020, et plus certainement, de la systématisation du droit à l’information dont n’avait bénéficié qu’une partie des personnes interrogées en 2012. Ce constat appelle toutefois un bémol de taille : la connaissance des droits personnels a beaucoup moins progressé chez les 25 % de Français aux revenus les plus faibles (+ 6 points) que chez les 50 % de Français aux revenus les plus élevés (+18 points).

Une diminution de l’inquiétude à l’égard des droits personnels à retraite à tous les âges

Le même type de hiatus apparaît entre un degré d’inquiétude quant à l’avenir du système de retraite en général à la fois élevé et en progression par rapport à 2012, et un degré d’inquiétude quant à leurs droits personnels à la fois plus réduit et en nette diminution par rapport à 2012 (-8 points). La progression de la connaissance de leurs droits personnels n’y est sans doute pas étrangère : les personnes se déclarant bien informées sur ce plan sont aussi nettement plus confiantes que les autres. Quant à l’adhésion au système actuel de retraite, 63 % des personnes interrogées sont favorables au fonctionnement actuel du système de retraite, tandis que 24 % y sont défavorables. Le niveau d’adhésion est resté stable.

Des doutes sur l’avenir des retraites mais une anticipation de pension élevée

En termes d’anticipation de montant de pension, 40 % des personnes interrogées s’attendent à ne pas avoir de pension au moment de leur départ et 25 % à ce que le système de retraite n’existe plus. Les doutes quant à l’avenir du système sont plus répandus parmi les personnes les plus jeunes. Pour autant, placées dans un contexte où le système perdure, les personnes interrogées anticipent un niveau de pension au moment de leur départ par rapport à leur revenu au moment de l’enquête plutôt élevé, en moyenne de 76 %, en légère baisse (-2 points) par rapport aux anticipations de 2012.

Un système qui fait l’objet de critiques nourries, auxquelles le projet de réforme n’apporte que des réponses partielles

S’ils sont majoritairement attachés au système actuel (probablement en lien avec le fait qu’il procure encore des taux de remplacement élevés) ils ne sont pas avares de critiques : appelés à qualifier le système actuel, beaucoup le jugent notamment complexe et injuste. Les réponses au même type de questionnement cette fois sur le projet de système universel de retraite font apparaître une population très partagée.

Les mesures de report de l’âge de départ davantage acceptées qu’une baisse des pensions pour améliorer l’équilibre des régimes

Enfin, invités à indiquer quelles mesures ils privilégieraient pour rétablir l’équilibre financier du système, les répondants citent davantage celles visant à retarder l’âge de liquidation (notamment via la hausse de la durée de cotisation) que la hausse des cotisations sur les actifs. Les mesures affectant le pouvoir d’achat des retraités recueillent peu de suffrages.