Présentation croisées de l'étude QPS n°37
La prise en charge du bien vieillir constitue un enjeu important des politiques publiques au regard du vieillissement à venir de la population. Il s'agit aussi d'une question complexe car il y a de grandes disparités entre territoires, à la fois sur les besoins des personnes âgées et sur les services qui leur sont offerts. Dans l'étude, nous examinons les disparités du vieillissement dans les territoires sous deux angles.
Premièrement, en termes démographiques, sociaux, économiques des populations vieillissantes.
Deuxièmement, centré sur les différences locales d'accessibilité des soins au regard de trois professions de santé que sont les médecins généralistes, les infirmiers libéraux et les masseurs-kinésithérapeutes.
Si on regarde la part des personnes âgées dans la population de chaque commune, celles-ci sont proportionnellement plus nombreuses dans les zones d'habitat peu dense qui s'étendent du sud-ouest au nord-est de la France.
Par contre, si on regarde où sont localisées les personnes âgées sur tout le territoire, celles-ci résident majoritairement dans les grandes unités urbaines et les façades atlantique et de la Méditerranée.
À partir des données de l'enquête "Vie quotidienne et santé" de la DREES, nous avons regardé la part des 60-74 ans et la part des personnes de 75 ans et plus ayant un degré d'autonomie faible ou très faible dans chaque département.
De façon assez logique, on a constaté que la part des personnes ayant un degré d'autonomie faible ou très faible est près de 4 fois plus élevée chez les personnes de 75 ans et plus que chez les personnes de 60 à 74 ans, la perte d'autonomie progressant avec l'âge.
Au niveau des départements, les situations de faible autonomie sont surtout répandues en Hauts-de-France, Haute-Corse et Grand Est, que ce soit chez les personnes de 60 à 74 ans ou les personnes de 75 ans et plus.
À l'inverse, l'Île-de-France, la Bretagne et les Pays-de-la-Loire ont une situation plus favorable.
Trois groupes de départements sont identifiés sur le cas des 75 ans et plus.
Il y a un premier grand groupe qui réunit la majorité des départements situés à l'intérieur des terres.
Un deuxième groupe rassemble les départements côtiers et le troisième regroupe l'Île-de-France et le département du Rhône.
Le groupe 1 se distingue par une forte part de personnes ayant un degré d'autonomie élevé et une part importante de non-diplômés.
Le groupe 2 est un groupe intermédiaire entre le groupe 1 et le groupe 3, qui se distingue toutefois par une part élevée de bénéficiaires de l'APA.
Le groupe 3 a le revenu médian le plus élevé, bien que la part des immigrés soit la plus forte.
La question de l'accessibilité des soins de santé est cruciale pour la prévention et la prise en charge de la perte d'autonomie.
Il est donc nécessaire de regarder les disparités sur le territoire en tenant compte des caractéristiques des communes que sont le revenu médian, la densité, la part des 60-74 ans et des 75 ans et plus.
Le niveau d'accessibilité dépend de ces caractéristiques, et en particulier de la densité de la population.
Globalement, l'accessibilité est plus faible dans les zones rurales et dans les communes où le revenu médian est plus faible.
Mais ces variables n'expliquent pas toutes les disparités.
Quand on neutralise l'impact de ces caractéristiques, notamment celle de la densité, certaines zones apparaissent toujours sous-dotées.
Pour les médecins généralistes, leur faible accessibilité à l'intérieur des terres apparaît beaucoup moins prononcée une fois neutralisée la faible densité, alors que l'accessibilité dans les communes du littoral reste forte.
Pour les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes, les communes des zones littorales atlantique et de la Méditerranée ainsi que les communes des frontières nord et est présentent une meilleure accessibilité que les autres régions.
Pour plus d'informations, vous pouvez retrouver toute l'étude en description de cette vidéo.