QPS - Les études n°40

— Gabin Langevin : Au-delà du succès de la plateforme Mon compte formation, plusieurs études ont montré que la consommation de formations professionnelles dépendait de multiples facteurs, comme les facteurs démographiques, sociaux ou économiques.
Mais qu'en est-il du lieu de résidence ?
C'est justement là l'objet de cette étude qui montre que le taux de recours, c'est-à-dire le nombre de bénéficiaires rapporté à la population active du territoire, est plus important dans les zones urbaines que rurales.
C'est particulièrement visible dans les bassins parisien, lyonnais et sur le pourtour méditerranéen.
Cette relation s'observe surtout parmi les actifs occupés et principalement parmi les salariés, et elle s'observe aussi quelle que soit la tranche d'âge et quel que soit le sexe.
Comment expliquer ces disparités territoriales ?
L'étude montre qu'au moins la moitié de ces disparités entre territoires s'explique par les caractéristiques propres de ces territoires, c'est-à-dire les caractéristiques démographiques, la structure de la population par âge et par sexe, ou par des caractéristiques économiques, ça peut être la sectorisation des entreprises ou la catégorie socioprofessionnelle des habitants, par exemple.
Par ailleurs, si le niveau de consommation diffère, c'est aussi le cas de la nature des formations.
En effet, les formations sont en général plus courtes et moins coûteuses dans les espaces ruraux.
Ce sont aussi souvent des formations qui sont plus directement liées à l'exercice d'un métier.
Ça peut être par exemple le CACES, les formations à l'hygiène alimentaire ou le permis poids lourds.
Dans les zones urbaines, à l'inverse, le cas du permis de conduire catégorie B mérite qu'on s'y attarde.
En effet, c'est de très loin la formation la plus suivie dans les espaces les plus denses, avec 19 % des bénéficiaires de ces espaces contre seulement 3 % dans les espaces ruraux.
Cet écart significatif peut recouvrir différentes réalités.
Bien sûr, on imagine que dans les espaces ruraux, la voiture et donc le permis de conduire doit être passé dès 18 ans, donc bien avant l'acquisition suffisante de droits CPF.
Mais au sein même des zones urbaines, il y a des disparités importantes entre territoires avec des taux de recours plus importants dans les territoires les plus défavorisés, comme en Seine-Saint-Denis, où le taux de recours au CPF pour financer le permis B est plus de 2 fois supérieur à ce qu'il est dans Paris intra-muros.
En outre, une récente enquête menée par la Dares montre que les ouvriers et les travailleurs peu qualifiés sont surreprésentés parmi les bénéficiaires de formations au permis B et qu'ils en retirent une satisfaction quant à leur évolution professionnelle supérieure à celle des autres bénéficiaires.
Je vous invite à retrouver tous ces résultats et bien d'autres dans le "QPS - Les études" numéro 40 coécrit avec Ronan Mahieu.

— Bonjour tout le monde !

C'est l'heure du débrief de l'étude QPS 40 sur les disparités territoriales en matière de recours au compte personnel de formation.

Ça se déroule en 2 points et ça commence maintenant.

La relation croissante entre taux de recours et degré de densité apparaît nettement plus marquée pour les actifs occupés que pour les demandeurs d'emploi.

En 2021, dans les zones urbaines, 5,5 % des actifs occupaient des espaces denses et 3,6 % de ceux des espaces de densité intermédiaire ont bénéficié d'une formation professionnelle financée par le CPF, tandis que dans les zones rurales, 2,9 % sont dans des espaces peu denses et 2,2 % dans les espaces très peu denses.

Les formations souscrites dans les zones urbaines sont généralement plus longues et plus coûteuses que celles consommées dans les zones rurales.

Par ailleurs, la différence de consommation des droits CPF entre espaces denses et très peu denses se concentre sur quelques certifications.

Une partie importante du plus fort recours dans les espaces denses est liée aux formations au permis B qui représentent 19 % des bénéficiaires contre seulement 3 % dans les zones rurales.

Pour avoir plus d'informations, vous pouvez retrouver l'étude complète sur le site des politiques sociales.