— Michel Yahiel : En matière de retraites, on est dans la continuité de ce que nous avons fait, c'est-à-dire qu'on va continuer d'améliorer notre organisation et de faire en sorte qu'elle soit toujours la plus performante possible pour ceux auxquels elle est destinée. Et je dirais qu'ensuite, ce n'est peut-être pas forcément pour 2023 ou 2024, mais ça viendra sans doute, une fois que la réforme des retraites sera définitivement entrée en vigueur, il est possible, probable, que d'autres services soient demandés à la Caisse des Dépôts en direction de régimes qu'elle serait amenée à aider, par exemple, sur le plan technique ou à appuyer comme elle le fait déjà de certains régimes depuis des années.
On est dans une phase intermédiaire, donc, pour l'instant, nous nous consacrons surtout à l'organisation, au renforcement, à l'amélioration de ceux que nous gérons plus ce projet dont je parlais avec le Service des retraites de l'État qui va permettre, très concrètement, à partir de 2024, que les pensions des fonctionnaires civiles et militaires de l'État soient payées par l'intermédiaire du dispositif informatique de la Caisse des Dépôts. C'est ça que ça concrétisera, il y aura d'autres concrétisations ensuite. Du côté de la formation professionnelle, on peut penser qu'un certain nombre de sollicitations auront lieu, parce que le CPF est au milieu de la place et, évidemment, il permet de mettre en œuvre différentes politiques publiques à la main des pouvoirs publics, que ce soit en direction de personnes particulières, comme les jeunes, en direction de formations spécifiques, comme le numérique, que ce soit avec une approche territoriale. Là aussi, le développement est un peu sous-jacent. À partir du moment où le CPF fonctionne et fonctionne bien, il est indéniable qu'il fera l'objet de sollicitations.
Ça a déjà été le cas de six régions, il en reste sept, donc on a ce champ de développement. Ça a été le cas de sept branches professionnelles, il en reste encore beaucoup d'autres qui tapent à la porte. Donc, c'est plutôt sous cet angle-là qu'on va se développer.
Enfin, il y a un dernier chantier que je voudrais citer qui a trait au travail et à l'emploi de manière générale. Dans le cadre du dialogue social, il est assez probable qu'un certain nombre de dispositifs seront mis en place à la demande des partenaires sociaux, notamment dans le domaine du compte épargne-temps universel. Et on espère, avec d'autres sans doute, que si cette chose se fait, ce qui serait une réforme assez emblématique, les savoir-faire de la Caisse seront pris en considération pour lui permettre d'exprimer le meilleur d'elle-même.
— Laure de la Bretèche : Il y a deux sujets sur lesquels nous allons, tous ensemble, tenter une action nouvelle, le secteur de la jeunesse puisque nous sommes engagés avec Make.org, qui est un acteur bien connu de la coopération entre différents types d'acteurs et de mobilisation de la société civile pour faire avancer des causes.
Dans ce secteur, en matière de jeunesse, nous avons accompagné Make.org, avec La Poste également, qui est évidemment un partenaire privilégié pour nous au sein du groupe Caisse des Dépôts. Il en est issu un certain nombre de propositions et de plans d'action qui vont nous permettre de donner plus d'impact aux actions dans le champ de la jeunesse, en lien avec la BDT qui est elle-même très engagée sur ce secteur. Enfin, une réflexion que nous démarrons et qui sera ouverte à chacun d'entre vous. La transition écologique n'est pas naturellement au cœur de nos métiers, la retraite, la formation professionnelle, mais elle est malgré tout un des grands défis que nous partageons tous et sur lequel, au travers de nos actions, par exemple en matière de formation professionnelle, comment permettre qu'un certain nombre de métiers émergent, que d'autres connaissent des évolutions très significatives dans les meilleures conditions possibles, comment, plus largement, faire attention aux plus vulnérables, ce qui est au cœur de nos stratégies de politiques sociales, pour que la transition écologique n'ait pas un coût plus élevé pour eux que pour d'autres. Voilà un certain nombre de chantiers sur lesquels la DPS va tenter d'apporter sa contribution.