— Créer son entreprise, passer son permis, apprendre une langue… Pour acquérir de nouvelles compétences, les Français peuvent se servir de leur compte personnel de formation (CPF). Mais selon les territoires, ils sont plus ou moins nombreux à l'utiliser et n’en font pas le même usage…
— Retour aux sources avec la Caisse des Dépôts.
— Sur 100 actifs, un peu plus de 5 ont suivi une formation financée par leur CPF en 2021. Ça, c’est la moyenne en France. Mais si on y regarde de plus près, on observe des disparités. La part de ceux qui ont recours au CPF est bien plus importante dans les grandes villes, comme à Paris ou à Lyon où elle dépasse 8%. Alors qu’en ruralité, moins de 2,5% des actifs ont recours au CPF.
— Alors comment expliquer ces différences ?
— La principale raison, ce sont les caractéristiques sociales, économiques et démographiques des territoires. Cadre ou ouvrier, très diplomé / pas diplômé, jeune ou sénior, homme ou femme, au chômage ou en emploi… Ces facteurs ont une influence sur le recours au CPF. Et il y a aussi la spécialisation des entreprises de la région dans laquelle on habite… Prenons l'exemple de l'âge. En ville, la population est plus jeune. Elle a donc davantage besoin de se former qu'en ruralité, où il y a plus de séniors. Mais ce n'est pas tout, au-delà du fait qu'on utilise plus son CPF en ville qu'à la campagne, on l'utilise aussi différemment… Dans les zones urbaines, la formation la plus suivie est le permis B. Alors qu’elle n’arrive qu’en 10ème position dans les zones rurales, où l'on passe son permis très jeune, souvent avant d'avoir des droits sur son CPF. Autre exemple frappant : la préparation à l’examen de conducteur VTC. C’est la 13ème certification en ville, alors qu'elle est peu demandée dans les espaces moins denses. C'est aussi le cas des tests d’anglais TOEIC, et de toutes les formations en langues étrangères, plus souscrites en zones urbaines que rurales. À l’inverse, certaines formations certifiantes, directement reliées à l’exercice d’un métier, sont davantage demandées dans les zones rurales. C’est le cas des Certificats d’aptitude à la conduite en sécurité, pour conduire des engins de manutention. Mais aussi des formations à l’hygiène alimentaire dans la restauration collective… ou encore des permis de conduire de poids lourds.
— Pour résumer : (tableau récap).
Emploi, secteurs d’activités, sociologie des territoires… Ce sont finalement toutes ces différences qui expliquent que les Français ont des utilisations différentes de leurs droits à la formation professionnelle.
— Jingle Datagora.
— Cette étude est à retrouver dans le 40ème numéro des Questions de politiques sociales de la Caisse des Dépôts, une collection qui existe depuis maintenant 10 ans.
— Jingle CDC