— Journaliste : Bonjour à tous. C'est un plaisir d'être avec vous pour ce podcast Cohésion. Pour cette nouvelle édition, on s'intéresse à l'inclusion des personnes en situation de handicap. Un sujet que la direction des politiques sociales de la Caisse des Dépôts a pris en main à travers 2 dispositifs : le FIPHFP et MPH, des acronymes pour Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique et pour Mon parcours handicap. Aujourd'hui, nos invités nous décryptent ces 2 dispositifs.
En 2005, la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées crée le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique, le FIPHFP. L'objectif est d'atteindre un taux d'emploi des personnes handicapées de 6%. Un an plus tard, la Caisse des Dépôts est désignée pour assurer la gestion administrative de ce fonds qui a pour vocation de favoriser le recrutement de personnes en situation de handicap et de les maintenir dans l'emploi. A défaut d'atteindre l'obligation légale des 6%, l'employeur doit verser une contribution. Retour sur son utilisation avec Annick Duluc, référente handicap du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Bonjour.
— Annick Duluc : Bonjour.
— Journaliste : Annick, expliquez-nous les raisons pour lesquelles le département des Bouches-du-Rhône a décidé de signer une convention avec le FIPHFP.
— Annick Duluc : Le département est le chef de file de l'action sociale comme tous les départements. Il avait déjà créé initialement, dès 2017, un schéma directeur pour le handicap donc initialement c'est une décision politique que de faire effectivement du handicap une grande cause de notre territoire. La déclinaison à l'interne c'est effectivement le département, là en qualité d'employeur, qui voulait montrer son exemplarité vis-à-vis de ses personnels et notamment par la convention avec le FIPHFP. Donc le département au moment de la signature avait déjà atteint un taux de 6% de travailleurs handicapés et il convenait de structurer à l'interne des actions pour les amplifier et avoir une meilleure prise en compte du handicap au travail.
— Journaliste : Concrètement, pouvez-vous nous expliquer les actions que vous avez menées ?
— Annick Duluc : Alors les actions portent sur différents domaines. Il convient d'abord d’améliorer le confort de vie au travail mais aussi sur le plan personnel. On finance notamment des équipements individuels type prothèses auditives, fauteuil roulant, l'aménagement des véhicules, le financement de transport domicile-travail. Tout un arsenal en fait de mesures qui permettent d'améliorer le confort de vie. Il y a un volet purement professionnel ; ce sont tous les moyens de compensation du handicap technique mais aussi organisationnel. On va y retrouver notamment l’ergonomie des postes informatiques, les claviers, les souris, les écrans. Voilà le champ quand même est relativement large en termes d'aménagement et on cherche effectivement à adapter une solution à un individu pour coller au mieux à la problématique des agents. Le département des Bouches-du-Rhône a mis aussi le télétravail en place pour prendre en compte la fatigabilité due à certains handicaps et cette année donc par le biais de la convention avec HP et grâce au financement qu'elle nous apporte, nous allons mettre en place un projet en offrant aux agents des chèques CESU pour des services à la personne et alléger aussi un peu leur quotidien.
— Journaliste : De quelle manière les équipes de la Caisse des Dépôts vous accompagnent-elles ?
— Annick Duluc : Dès le lancement de la démarche, on nous affecte un chargé de projet qui va nous guider en fait dans la rédaction du plan d'action un diagnostic de toute la politique du handicap qui est déjà conduite qui va nous permettre de dégager des atouts et des marges de progression et en fait avec le FIPHFP on va tenter de retranscrire ça dans la convention avec des axes d'action à mettre en œuvre et un budget pour chacune de ces actions. En dehors de cela, chaque année le FIPHFP est aussi présent lors des instances internes de pilotage pour la présentation notamment des bilans annuels. Enfin un accompagnement qui est très important, c'est l'animation du réseau que met en place le FIPHFP comme les handipactes ou alors le club des employeurs conventionnés. C'est un moment fort de formation et un grand moment de convivialité aussi pour les référents handicap en région.
— Journaliste : Quel premier bilan tirez-vous de cette convention ?
— Annick Duluc : Alors une convention avec le FIPHFP fait entrer vraiment une politique interne du handicap dans une toute autre dimension. Tout est amplifié, les budgets sont beaucoup plus conséquents, les objectifs nombreux sont fixés donc le champ d'action évolue. La prise en charge des problématiques est plus partagées, elle permet de répondre de manière plus efficiente aux situations. Quand on voit tous les domaines dans lesquels on intervient désormais on voit effectivement qu'une convention FIPHFP permet d'aller beaucoup plus loin que ce que l'on faisait auparavant sur la prise en charge des problématiques santé qui impactent les employeurs.
— Journaliste : Pour aller un peu plus loin sur l'accès aux aides prévues par ce fonds je vous propose d'écouter le témoignage d'Isabelle Pierard, elle est gestionnaire sur la plateforme d’aides à la Caisse des Dépôts.
— Isabelle Pierard : Les employeurs du coup nous envoient sur le site PEP’s leurs demandes d'aide en ciblant l'objet : l'aménagement du véhicule, l'aménagement de travail, transport adapté ; il y a des auxiliaires de vie aussi, du tutorat. Et donc ils nous envoient ces demandes et nous on les traite sur notre outil donc ETGFI 2, l’espace de travail par les gestionnaires. Et grâce à ce nouveau système informatique donc on peut le faire le travail de A jusqu'à Z. On fait le traitement du dossier et on envoie en paiement si dans le dossier il y a bien toutes les pièces justificatives, si le calcul est bon enfin voilà si tout est réuni on peut envoyer cette demande à contrôler et ensuite elle est validée et c'est l'établissement public, l'agence comptable, qui s'occupe des règlements. Ça nous permet d'avoir un travail plus fluide et en moins de temps pour les employeurs publics. On les incite toujours à bien consulter le catalogue des interventions et le guide utilisateur qui ont été écrits justement pour les aider, les orienter dans ce qui doivent nous envoyer comme pièces justificatives et cetera. Et il y a également aussi le site du FIPHFP avec ce qu'on appelle le « pas-à-pas » entre guillemets, qui les guide bien dans leur façon de saisir la demande sur PEP’s justement. Et puis les différents webinaires qui sont enregistrés par nos responsables qui aussi les guides pour saisir au mieux ces demandes d'aide.
— Journaliste : Vous avez un conseil pour les employeurs publics qui nous écoutent ?
— Annick Duluc : Il faut y aller parce que effectivement le handicap revêt diverses formes. Tous les axes d'actions se nourrissent les uns des autres et c'est ce qui permet de gagner en cohérence dans une politique handicap. Et il faut aussi se rendre compte que c'est un travail de longue haleine et tenter effectivement de soutenir les équipes et de maintenir ce même niveau d'exigence du premier au dernier jour de la convention.
— Journaliste : Annick Duluc, merci pour ce retour d'expérience et merci à Isabelle Pierard pour son témoignage.
Mon parcours handicap c'est donc le second levier en faveur de l'inclusion des personnes en situation de handicap, le site d'informations officiel géré par la direction des politiques sociales de la Caisse des Dépôts pour le compte de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Magali Schweitzer, responsable de la plateforme Mon parcours handicap est avec nous pour en parler. Bonjour.
— Magali Schweitzer : Bonjour.
— Journaliste : Quel rôle remplit la Caisse des Dépôts ?
— Magali Schweitzer : La Caisse des Dépôts est en charge de la conception et du développement éditorial et technique de la plateforme Mon parcours handicap, avec l'ambition de créer un point unique d'information et de service pour les personnes en situation de handicap et leurs aidants.
— Journaliste : Quels sont vos objectifs avec cette plateforme ?
— Magali Schweitzer : Faciliter l'accès à l'information, orienter et accompagner les usagers dans leurs démarches, simplifier les démarches des usagers et de garantir le plus haut niveau d'accessibilité de notre plateforme.
— Journaliste : Que trouve-t-on sur cette plateforme et qui concerne-t-elle ?
— Magali Schweitzer : On trouve actuellement 7 rubriques d'informations, des fiches faciles à lire et à comprendre, des actualités, des témoignages, des annuaires géolocalisés, un agenda des événements en lien avec le handicap et aussi des fonctionnalités permettant aux usagers de co-construire cette plateforme avec nous. Que ce soit via une fonctionnalité votre avis compte qui leur permet directement de nous faire des suggestions de contenus ou aussi de nous signaler des manques et aussi en participant à des tests usagers en devenant membres de la communauté Mon parcours handicap.
— Journaliste : Parmi les usagers qui ont participé à ces tests de la plateforme il y a Christine Thai Van. Elle revient pour nous sur sa participation.
— Christine Thai Van : Quand j’ai su l'existence de cette plateforme, j'ai tout de suite voulu m'y investir pour participer à la mise en place, les tests, voilà, apporter ma pierre à cet édifice. Parce que moi-même personnellement j’élève toute seule depuis plus de 10 ans mon enfant autiste qui a aujourd'hui 15 ans et pour lequel j'ai rencontré beaucoup d'obstacles et je n'avais pas toutes ces informations. Quand j’ai trouvé qu'elles ont été présentées sur une seule plateforme, j'ai voulu aussi moi y participer pour les autres parents et tout de suite je me suis portée volontaire pour les tests qu'on m'a proposés.
— Journaliste : Avant de se quitter expliquez-nous quels vont être les prochains thèmes développés sur la plateforme ?
— Magali Schweitzer : Et bien d'ici la fin de l'année, nous allons sortir 2 nouvelles rubriques : une consacrée à la vie intime au consentement et à la parentalité et une sur la prévention des violences. Et en 2024 une rubrique sur le sport aussi.
— Journaliste : Magali Schweitzer, Christine Thai Van, merci à vous 2 pour vos explications.
C'est la fin de ce podcast spécial consacré au FIPHFP et à MPH, 2 dispositifs en faveur de l'inclusion des personnes en situation de handicap. On espère avoir répondu aux questions que vous vous posez sur ce sujet. Belle journée à vous tous et à bientôt.
— Jingle : Cohésion, le podcast de la Caisse des Dépôts qui vous accompagne