Alerte économique pour la jeunesse !

Le Lundi 5 décembre 2022

Malgré des diplômes élevés, certains jeunes n’ont pas un accès aisé à l’emploi. Ils risquent, beaucoup plus que leurs aînés, de se retrouver en situation d’emploi précaire.

Les inégalités dans la société française

Aujourd’hui, sur les 15% de précarité subit par la population globale, 55% concernent les jeunes. C’est ce qu’a rappelé Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, qui étudie les inégalités en France depuis 20 ans, notamment chez les jeunes. Ce sont ceux des milieux populaires qui ont les plus grandes difficultés d’accès à un emploi stable. Ceux des couches moyennes ont quant à eux plus facilement accès à l’emploi. Il y a également, pour les classes moyennes, un processus de déclassement du fait que les jeunes qui en sont issus ne trouvent plus forcément d’emplois correspondant à leur niveau d’études, alors que le niveau de qualification augmente constamment. Toute une partie de la jeunesse française se retrouve en décalage entre ce à quoi elle aspire, notamment son autonomie, et ce qu’elle vit. Pour ces jeunes, la tension est très forte, elle tend à se généraliser, avec un sentiment profond d’injustice et de laisser pour compte.

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« On est en train de faire du Bourdieu de 1978 : « la jeunesse n’est qu’un mot » Il y a une forme d’hypocrisie à ne cesser de constater que la jeunesse n’est qu’un mot et continuer de faire la même chose tout le temps. »

Les aides alimentaires : une porte d’entrée vers une aide globale

Face à ce constat, quelles solutions ? Il faut agir à la source de la précarité, insiste Yves Mérillon, délégué régional Centre-Val de Loire des Restos du Cœur. Développer les chantiers d’insertion peut être une piste. Il y en a actuellement une centaine en France. Ils peuvent être un moyen de sensibilisation, pour se remettre dans un collectif et trouver des formations. Les Restos du Cœur distribuent des aides alimentaires qui peuvent être la porte d’entrée vers une aide globale comme des ateliers de français, un accès à des micro-crédits, un accompagnement administratif ou encore des aides à la recherche d’emploi. L’idée c’est d’aller chercher des jeunes personnes invisibles aux yeux des services publiques. Il faut réorienter les budgets publics, notamment pour la formation, qualifiante, surtout.

Les jeunes sont devenus une priorité aux Restos du Cœur, car les moins de 25 ans représentent 55% des inscrits dont 10% ont entre 16 et 25 ans. En effet, de plus en plus de familles monoparentales vont aux Resto du Cœur, d’où l’importance de développer l’accueil et le conseil vers ces populations. Les Restos du Cœur peuvent repérer des jeunes sortis du système éducatif et les orienter vers un soutien scolaire.

¼ des inscrits aux Restos du Cœur sont dans la précarité de logement

Accessibilité aux logements : un chantier à prendre en main

C’est contre cette précarité que lutte Adoma en proposant des prestations de logement, mais aussi de l’accompagnement, explique Sophie Minday, directrice de la gestion locative et sociale de cette filiale de la Caisse des Dépôts. Un responsable par résidence Adoma diagnostique les besoins sociaux et réalise avec les personnes les démarches d’accès au droit : APL, RSA, droits au chômage. Aujourd’hui, l’offre de logement n’est pas adaptée en volume à la demande, ce sont souvent des T3, T4, voire T5 alors que les individus cherchent des studios ou T2.

Il y a également une problématique d’accessibilité financière aux logements : il faudrait davantage encadrer les loyers, afin de rendre plus accessibles certains logements.
Adoma, s’engage pour développer les foyers d’accueil en fournissant aux mairies un accompagnement pour rassurer au maximum les citoyens. Pour l’instant, il est difficile de développer cela, car la redevance ne couvre pas les frais de ce service.

L’urgence c’est de construire une offre adaptée à la demande en termes de taille de logements, mais aussi de volume

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