Les lauréats d’ENVI Handicap et éducation
CAISSE DES DÉPÔTS
Voix-off : En 2021 et dans le cadre de la cohésion sociale, la Caisse des Dépôts a lancé son premier appel à projets en matière de handicap pour faire émerger des services numériques innovants, faciliter la scolarité et l’éducation, voilà tout le défi de l'appel à projets ENVI.
Charles-Henry Ronzeaud
La Caisse des Dépôts accompagne le parcours de vie des Français sur des enjeux sociaux fort. Parmi ses enjeux, le handicap, avec le Fonds d'insertion pour les personnes en situation de handicap dans la fonction publique pour le maintien, le recrutement des agents de la fonction publique, ainsi que Mon Parcours Handicap, portail web qui est un portail qui vise à offrir de l'information et un site simple d’accès en termes d'information et de services.
En 2021, pour accompagner ces projets d’innovation, nous avons voulu lancer un appel à projets de 400 000 € annuel qui est justement destiné à pouvoir sélectionner des projets et les faire avancer, leur permettre de réaliser des prototypes qui ont un réel impact pour les personnes et leur entourage.
La scolarité, c'est vraiment la première étape pour construire son parcours de vie. Lorsque mon parcours handicap a ouvert sa rubrique Scolarité Éducation, on a décidé de pouvoir lancer cet appel à projets sur cette thématique avec deux dimensions soit simplifier la vie des élèves et de leurs aidants par rapport au milieu scolaire, soit de pouvoir justement faciliter la prise de conscience du handicap pour les élèves ou les personnes qui les accompagnent par rapport au handicap et ses conséquences.
Six personnes issues de l'Éducation Nationale, du handicap, du numérique ont pu jauger 46 projets, en sélectionner six et ces six lauréats sont dotés d'une enveloppe de 25 à 100 000 € pour réaliser leur projet sur 2022.
Nous suivrons ces éléments de façon à vérifier effectivement que les prototypes rendent bien leurs effets, qu'on puisse vraiment impacter positivement la vie des personnes.
Et on espère effectivement qu'à terme, en termes d'offre de services, la Caisse des Dépôts pourra justement enrichir sa capacité d’accompagnement au travers de services de ce type.
Voix-off : Une dotation totale de 400 000 euros dont mon cartable fantastique a pu bénéficier. Caroline Huron, présidente de l'association parisienne, propose un outil qui devrait faciliter la scolarité d'enfants dyspraxiques.
Caroline Huron
Le projet pour lequel on a postulé, en fait, il vise à ajouter des plugins sur les traitements de texte pour permettre aux enfants de faire un certain nombre de tâches scolaires qui leur sont demandées à l'école et qui sont très compliquées à faire avec un ordinateur. Donc, en fait, ils font la même chose que les autres, en 1 même temps, mais alors que les autres le font avec un papier et un crayon, ils le font avec un ordinateur.
Marie Meriau
Un élève va voir un texte à lire et pour le rendre accessible, il va pouvoir juste cliquer sur la barre lire, appliquer un style, donc ici, c'est de l’arial 20, il faut que la police soit assez grosse avec un interligne de 1,5 ou de 2, et ensuite, il peut colorier les lignes, donc en trois couleurs, deux couleurs ou les surligner, c'est au choix, pour lui faciliter la lecture de son texte. Il a également de la lecture vocale, il peut colorier les chiffres, il peut aussi insérer un cadre de lecture qui va pouvoir lui orienter son regard.
Caroline Huron
On travaillait déjà avec ces enfants-là et on s'est rendu compte que ça répondait à un besoin, c'est à dire qu'on disait qu'il fallait mettre un ordinateur, sans se rendre compte que, quand on a 8 ans, 9 ans, 10 ans, on n'est pas secrétaire dactylo d'une part, et d'autre part, qu'il y a tout un tas de tâches qui ne sont pas du tout compatibles avec un traitement de texte standard et que quand on doit répondre à un rythme parce qu'il faut aller au même rythme que les autres, on ne peut pas passer tout le temps d'un logiciel à l'autre. Donc l'idée, c'était vraiment de leur permettre de faire le plus de choses possibles dans le même logiciel que le traitement de texte.
Voix-off : Allons maintenant du côté de Lille. C'est ici que se trouvent les locaux de Signes de sens avec Ben le koala. Il révèle les talents de vos enfants et les accompagne vers l'autonomie. Lucia Valente, chargée du projet, nous explique en quoi consiste Ben le koala.
Lucia Valente
L’idée avec ce projet, c'est de se servir de Ben comme un support pour les enseignants, pour que les enfants puissent apprendre de nouvelles compétences et aussi favoriser l'inclusion au sein des classes maternelles. En fait, Ben s'il a été créé d'abord pour les enfants en situation de handicap, il est vraiment fédérateur et tous les enfants peuvent l'utiliser, donc c'est vraiment un vecteur de lien. Et le deuxième facteur, c'est la méthode que nous utilisons, c’est le co-design. Et pour créer tous 2 les outils en fait, on va mettre l'utilisateur vraiment au centre et travailler avec tout l'écosystème. Donc là, on va travailler non seulement avec les enfants, mais aussi les professionnels de l'UEMA, les parents, les associations de parents, des experts de l'autisme et vraiment pour créer des outils qui soient cohérents et pertinents pour les besoins. Jusqu'à présent, on avait surtout des outils numériques et maintenant, on est en train de développer des outils physiques. Donc là, c'est un prototype du livre Ben le koala, qui est représentatif des outils qu'on pourrait produire sur ce projet. Pour produire ce prototype, ça a été de le concevoir vraiment avec les professionnels du médico-social et de voir quels étaient les besoins auxquels on pouvait répondre pour aboutir à un premier prototype qu'on fait tester avec les familles et les professionnels. Et enfin, on va après avoir une version finale qui va pouvoir être distribuée partout en France.
Voix-off : À quelques kilomètres de là se trouve, Cantoo Scribe, le cahier numérique qui facilite les prises de notes de vos enfants. L'application élue deuxième startup de France en 2021, adapte l'outil numérique pour que les élèves puissent en profiter pleinement.
François Billioud
L’idée est née en fait d'un professeur de mathématiques et d'un éducateur spécialisé auprès de la population dys, qui ont tous les deux constaté que l'outil informatique permettait de compenser dans une certaine mesure le handicap, mais que l'élève en classe n'arrivait pas à profiter de cette compensation par manque d'outils adaptés au cadre de l'enseignement et au cadre scolaire.
Minashe Selvam
Cantoo Scribe c'est une application qui aide les enfants en situation de handicap à réussir leur parcours scolaire. Pourquoi ? Parce qu'on vient mettre au même endroit les outils de compensation, des outils qui aident les élèves à compenser leur handicap, que ce soit en dyslexie, du coup on a un outil pour coloriser les syllabes., que ce soit en dyspraxie, donc on a un outil pour les aider à faire des mathématiques. Et en fait, ces outils, on les met au même endroit que d'autres outils, notamment un éditeur de PDF, un outil pour les cartes mentales, pour permettre à l'élève d'avoir une solution unique pour suivre son programme scolaire, prendre des notes, du coup éviter le décrochage scolaire.
Voix-off : Apprendre avec le numérique, c'est bien. Être sensibilisé avec un jeu vidéo, c'est encore mieux. Voilà tout le projet de The Seed Crew. L'entreprise toulousaine désire créer des espaces de bien-être où chacune et chacun peut exprimer tout son potentiel avec bienveillance.
Hélène Sellier
C'est un jeu narratif qui a pour but de sensibiliser aux discriminations subies par les élèves en situation de handicap. Et on fait ça grâce à une sensibilisation immersive au validisme. En fait, le travail s'inscrit dans des recherches plus larges qu'on mène au sein du studio. Et puis, dans un travail de création qui porte sur l'inclusion de toutes les différentes identités et le respect des différentes individualités. Donc, en fait, la représentation des discriminations liées aux situations de handicap fait partie de notre travail. Mais le projet, c'est aussi un nouveau défi pour nous qui correspond à une envie de longue date, celle de nous adresser aux enfants.
Voix-off : Allier le jeu vidéo à celui d'un jeu de rôle grandeur nature, voilà la tâche portée par l'association strasbourgeoise Adèle de Glaubitz. Ils ont imaginé un escape game qui vous plongera à la place de ceux qui n'entendent pas.
Geoffroy Dalmar
Actuellement, la politique, c'est de favoriser l'inclusion en milieu ordinaire le plus possible et beaucoup d'élèves, en fait, n'ont pas forcément conscience qu'ils côtoient en fait une personne sourde, n'ont pas forcément conscience des bonnes pratiques à appliquer, des bons gestes à faire ou même, en fait, de ce qu'implique la surdité. Que ce soit les élèves, que ce soit les professeurs, que ce soit même au niveau de la famille ou au niveau professionnel, le but de cette escape game, c'est de fournir en fait des outils pour favoriser l'intégration et pour que ce handicap, qui est un handicap partagé la surdité, c’est à dire que lorsque l'on communique, on va se retrouver soi-même en situation difficile. Pour que cette inclusion se fasse de la meilleure des manières possibles.
Évelyne Orion
Ces escape game se présentent sous la forme de grandes boîtes, des box. Il y aura un scénario qui va sortir de cette boîte pour plonger les joueurs dans un jeu, dans des énigmes qu'ils auront à résoudre. Ils seront dans une sorte de réalité virtuelle alors pas de manière visuelle, mais de manière auditive, puisqu'ils auront un casque qui va simuler une déficience auditive donc ils seront en difficulté pour résoudre des énigmes, pour s'entendre entre eux, pour accéder à l'écrit aussi.
Étienne Haegel
80 000 euros sont une superbe base financière pour démarrer ce projet. Aujourd'hui, on a l'idée de ce projet. On sait vers où on va, mais on ne sait pas jusqu'où on ira. On fait une improvisation de créativité d'une ambiance sonore.
Voix-off : C'est sous le soleil de la surdouée que le réseau National Musique Handicap aide des familles à trouver des professeurs de musique, met en lien des travailleurs sociaux avec des musiciens ou bien trouve des lieux pour jouer tous ensemble d'un instrument, comme ici au Conservatoire de Montpellier.
Marie-Claude Valette
Le projet consiste au développement d'un outil digital qui en plus contiendra une cartographie et qui, référencera les professionnels du handicap, principalement autour d'un lieu, c'est à dire que notre échelle va être le département. Mais après, on va faire département par département, donc ça va faire toute la France. Ça, c'est pour que les personnes en situation de handicap puissent trouver ou un enseignement ou une pratique, ou pouvoir aller voir un spectacle à côté de chez eux et qui est surtout adapté et sur lequel ils se sentiront à l'aise. Et ils pourront profiter pleinement de leur pratique ou de regarder le spectacle. Ce qui va être innovant, c'est que justement, d'abord, elle va être conçue par des personnes en situation de handicap puisque dans notre réseau, il y a beaucoup de personnes en situation de handicap et elles sont artistes, elles sont enseignantes et elles ont passé toutes les étapes parce qu'elles ont suivi le cursus normal, si je puis dire, et classique, et donc elles savent bien là où ça pêche et ce qu'il faudrait faire et comment il faudrait le faire. Et donc, c'est en cela que c'est innovant.
Voix-off Florent Jean André Raynal : Avoir des réponses à de vraies problématiques en matière de handicap en sensibilisant et en contribuant au bien-être des enfants dans leur scolarisation, se servir du numérique, du jeu ou de la musique, avec cet appel à projets, c'est bien un écosystème que la Caisse des Dépôts cherche à créer.