Différentes voies vers l’emploi
Le Lundi 21 novembre 2022
Entre ceux qui peinent à décrocher un travail et ceux qui veulent exercer un métier avec du sens, les parcours des jeunes vers l’emploi sont différents. Pour construire ces chemins d’insertion, des dispositifs peuvent être combinés pour développer des compétences et élaborer un projet sur mesure.
Emplois précaires ?
CDD, intérim, emplois aidés, vacations… Plus de la moitié des jeunes occupent des postes précaires et partagent la situation instable des salariés les moins qualifiés et les plus défavorisés. Trouver un logement, partir en vacances, fonder une famille… Les difficultés d’accès à l’emploi compliquent l’avenir de plusieurs jeunes et précipitent certains dans la pauvreté.
Les chiffres
55,8% des 15-25 ans occupe un emploi précaire (CDD, intérim, apprentissage…) en 2020 contre 12% chez les 25-54 ans et 7,8% des seniors.
Les inégalités déjà constatées dans la période de formation se retrouvent et se renforcent à l’âge d’entrée dans la vie professionnelle.
Des inégalités de destin
Cette précarité d’emploi ne frappe pas tout le monde de la même façon. 12% des jeunes travailleurs diplômés du supérieur occupent un emploi temporaire contre 39% pour ceux qui n’ont aucun diplôme. Au cours de la crise sanitaire, ce sont les jeunes moins diplômés qui ont subi la plus forte hausse du chômage. La période du Covid a souligné les différences de condition de vie au sein d’une même classe d’âge. Ces inégalités ont aussi une dimension territoriale : les jeunes vivant en outre-mer ou dans les quartiers prioritaires de la ville rencontrent plus de difficultés à entrer dans une vie professionnelle stable.
Le chiffre
38,5% des jeunes non insérés en Guyane contre 13,8% en Bretagne.
Inclusion professionnelle
Le plan un jeune une solution a été lancé en 2020 : il combine des dispositifs existants et actionne de nouveaux leviers en faveur d’une meilleure insertion professionnelle des jeunes. Avec plus de 6,5 milliards investis, il s’agissait aussi de venir en aide aux 750 000 jeunes en train d’arriver sur un marché du travail impacté par la crise sanitaire. Plus récemment, en mars 2022, le dispositif « contrat engagement jeune » a été mis en place : il offre aux jeunes de moins de 26 un accompagnement intensif et une allocation jusqu’à 500€. Cette garantie repose sur un accompagnement global (emploi, mobilité, accès au logement, à la culture, au sport) et implique l'ensemble des collectivités.
Le chiffre
+ 41% d’inscriptions dans les dispositifs d’aide à l’emploi avec le plan un jeune une solution (source : DARES)
Afin de soutenir les jeunes diplômés dans leur quête d’emploi, l’association « Nos quartiers ont du talent » les aide à développer leur réseau professionnel. Depuis 10 ans, la Caisse des dépôts, partenaire de l’association, propose à plusieurs jeunes de bénéficier d’un mentorat. En mars dernier, un atelier autour des métiers du développement durable a été organisé avec la Banque des Territoires. La Caisse des dépôts mène d’autres actions en faveur de l’emploi des jeunes, par exemple avec « Job à cœur » en accueillant 8 jeunes « sans réseau » pendant une semaine pour leur faire découvrir les métiers de la finance et des ressources humaines. Dans le cadre d’une initiative de la direction interministérielle du numérique et de l’association "moi dans 10 ans", 10 lycéennes seront sensibilisées à la question du numérique. Il s’agit ainsi de faire émerger des profils féminins dans le digital.
L’embellie ?
Avec la baisse du chômage observée ces dernières années, les conditions d’accès au travail s’améliorent chez les plus jeunes. Certains secteurs comme le commerce, la restauration ou la construction recrutent activement. La relance économique post covid a créé une conjoncture plus favorable pour l’embauche. L’arrivée à la retraite de la génération baby-boom est également bénéfique pour l’emploi des jeunes générations.
Des différences existent aussi entre ceux qui souhaitent décrocher un emploi et ceux qui aspirent à plus de sens dans leur activité professionnelle.
Un job à impact ?
Les générations Y et Z veulent être utiles au quotidien. Certains se détournent des entreprises peu vertueuses en matière d’environnement ou peu respectueuses de la diversité. A y regarder de peu plus près c’est moins l’âge que le niveau de diplôme qui détermine ces comportements. Les titulaires de bac +2 ou moins âgés de moins de 27 ans sont moins enclins à vouloir « un job à impact » que les bacs + 5 et cela se vérifie toutes tranches d’âges confondues.
Le chiffre
78% des jeunes âgés de 18 à 24 ans affirment qu’ils n’accepteraient pas un emploi qui n’a pas de sens pour eux (Yougov / Monster)
La grande démission ?
La crise du Covid a aussi fait bouger les lignes. Les jeunes salariés peu qualifiés travaillant dans des secteurs plus ou moins exposés comme la santé ou la restauration ont changé de regard sur leur pratique professionnelle. Souvent démotivés, ils choisissent de quitter leur poste. Même si on est loin de la grande démission observée aux Etats-Unis au second semestre 2020, ces nombreux départs expriment un rejet du modèle de vie de leurs parents.
Le chiffre
51% des jeunes considèrent que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est très important (INJEP)
Des podcasts à écouter
Le mécénat de la Caisse des Dépôts accompagne l’émergence de jeunes ensembles de musique classique.
mais aussi sur des danseurs
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À l’occasion de la journée Pour des politique sociales au service de la jeunesse, nous vous proposons des articles traitant des sujets qui y seront développés par les décideurs politiques, les acteurs sociaux et les chercheurs invités.
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