Événement Ircantec : De la nécessité d'une finance responsable : réinterrogeons-nous pour mieux comprendre l'engagement des investisseurs vers une transition juste
- Hubert Rodarie : Le message principal, c'est un appel à la responsabilité, puisqu'on est dans des temps qui deviennent incertains, dans des temps où il y a des enjeux, qu'on appelle ESG, environnementaux, donc climatiques, sociaux et de gouvernance.
Tout ceci demande du jugement, demande du travail, demande un certain nombre d'implications.
- Patrick Jolivet : L'ADEME est venue présenter ses quatre scénarios de transition vers la neutralité carbone, "Transition 2050", qui présentent quatre voies cohérentes et contrastées pour atteindre nos objectifs climatiques de neutralité carbone dans les 30 ans qui viennent.
Ces quatre scénarios actionnent différents leviers.
La sobriété énergétique : consommer moins.
L'efficacité énergétique : produire en utilisant moins d'énergie, ou le recours aux énergies propres pour atteindre la neutralité.
Et si le recours aux énergies propres est commun aux quatre scénarios, ils actionnent de façons diverses les deux autres leviers : celui de la sobriété et celui de l'efficacité énergétique.
- Jun Dumolard : Une obligation sociale, c'est un emprunt, en fait, où des créanciers vont nous prêter de l'argent, mais pas pour faire ce qu'on veut avec.
On va les employer vers des dispositifs sociaux qui vont remédier à la situation de personnes vulnérables, soit pour les équiper en matière de formation, soit pour redistribuer des revenus et réduire les inégalités, et surtout leur permettre de retrouver un emploi dans les meilleures conditions de durabilité et de vie possibles.
- Jean-Louis Kiehl : Parvenir à concilier un monde d'opulence, où tout paraît possible : en quelques clics, on peut acquérir des biens, entrer en relation avec quelqu'un, avec une certaine frugalité, avec une certaine raison.
Et c'est en fait en faisant la promotion de l'éducation financière au plus grand nombre, en expliquant les mécanismes, en expliquant que le monde est en train de changer : il y a un péril climatique, il y a le creusement des inégalités, il y a également le digital, qui peut laisser des personnes au bord de la route...
Mais rechercher ensemble à construire un monde plus inclusif, où chacun ait sa place.
- Alain Karsenty : Quand on n'est pas parti du contexte local, quand on n'a pas réfléchi aux besoins à la fois des populations, des paysages, et qu'on n'a pas inscrit son action sur un territoire, avec les acteurs de ce territoire, pour essayer justement de couvrir les besoins et de travailler sur plusieurs services, sur plusieurs besoins, on a toutes les chances que les actions que l'on réalise ne soient pas durables.
- Christian Walter : Les modèles de climat ont construit des cosmologies.
Ces cosmologies ont des impacts importants sur les décisions politiques.
Elles reposent sur un ensemble d'hypothèses ou de scénarios, et c'est important de comprendre comment on a mis en place ces scénarios, ces cosmologies, pour arriver à bien comprendre le pourquoi du comment des choses.
- Jean-Charles Hourcade : Il y a 150 millions de millionnaires dans le monde.
Ceux-là détiennent un peu moins de la moitié de l'épargne mondiale.
Il faudrait que ces gens-là, on leur offre des occasions de placer leur argent dans des infrastructures bas-carbone.
Il suffit, pour cela, de 10 % de réorientation.
Le chiffre est faible, c'est plus difficile à faire.