Handi FlasH, le nouveau podcast consacré au handicap

Le Mercredi 28 septembre 2022

Chaque 28 septembre est dédié à la Journée internationale de l'accès universel à l'information. Découvrez les enjeux de cette journée à travers le premier épisode « Handi FlasH » réalisé par la Caisse des Dépôts.

Magali Schweitzer du département Handicap de la direction des politiques sociales de la Caisse des Dépôts nous parle des enjeux de l’accès à une information fiable pour les personnes en situation de handicap.

Embed HTML

À l’occasion des différentes journées consacrées à des sujets en lien avec le handicap, nous vous proposerons des interviews d’experts de la Caisse des Dépôts ou de ses partenaires.

Pour compléter le podcast avec un témoignage... 

Nous avons interviewé Eric Vigny, chargé de la relation client à la direction des systèmes d'information, membre du pôle accessibilité numérique à la Caisse des Dépôts et déficient visuel.

 

  • Éric, nous avons discuté avec Magali de la Journée internationale de l'accès universel à l'information, que vous évoque cette journée ?

Pour moi cette journée c’est d’abord la liberté de la presse et la liberté de tout un chacun d’accéder à l’information, entre-autres pour les personnes en situation de handicap, comme moi. Il est vrai que pour nous, l’accès à l’information est plus général, de manière très « terre à terre », techniquement, nous ne pouvons pas toujours être informés. Si nous n’avons pas d’adaptabilité et d’accessibilité numérique cela complexifie automatiquement notre accès à l’information et donc notre quotidien.

  • Justement, Magali évoque les difficultés d’accéder à l’information pour les personnes en situation de handicap, confirmez-vous cela, quelles sont-elles, au quotidien et dans votre travail ?

Oui bien sûr, je le confirme, avec un handicap visuel, tout ce qui lié à la lecture, celle des graphiques par exemple, même avec du matériel adapté n’est pas toujours évidente. On a vu certaines améliorations en termes d’accessibilité, par exemple l’audiodescription, mais il y a encore du chemin à faire, car si je regarde un film en direct, cela fonctionne, mais audiodescription n’est pas encore active sur du replay. Pour les malentendants, en revanche, les sous-titres ont bien été intégrés dans l’accessibilité à l’information, c’est déjà une belle évolution.

En fait, la communication avec les gens qui nous entourent est très importante, il faut que l’on soit en permanence en relation avec quelqu’un, c’est ce qui nous apporte le maximum d’informations en plus de toutes les aides techniques que l’on peut développer en parallèle.

  • Oui, certaines évolutions ont déjà vu le jour pour faciliter votre quotidien en matière d’accès à l’information, quelles sont-elles exactement ?

Dans le milieu professionnel, on constate qu’il y a des missions handicap qui commencent à émerger dans les entreprises, financées par l’AGEFIPH ou le FIPHFP, ce qui permet de financer de l’accessibilité « matérielle » (comme des aides techniques physiques ou logicielles) qui nous permet par la suite d’accéder à de l’information.

De plus concernant l’accessibilité numérique, il existe des obligations légales et des normes clairement établies par le Référentiel d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) qui permettent à tout concepteur et développeur de rendre accessibles leurs services numériques.

Au quotidien et hors contexte professionnel, cela peut être plus complexe pour certaines personnes qui doivent souvent auto-financer leurs aménagements ou matériels. Les produits sont relativement chers, et tout n’est pas possible partout. Des aides sont disponibles, mais selon les régions, certaines structures vont pouvoir apporter des financements que d’autres ne peuvent délivrer.

  • Et donc selon vous comment sensibiliser le monde pour l’accès à l’information des personnes handicapées ? 

Pour sensibiliser, il faudrait aussi qu’il y ait une prise de conscience individuelle que nous serons tous, à un moment ou à un autre de notre vie en situation de handicap, que ce soit avec l’arrivée du grand âge, une perte de mobilité suite aux aléas de la vie etc. à partir du moment où les gens sont concernés, les enjeux deviennent tout de suite plus concrets pour eux.

D’autre part la loi va imposer aux éditeurs ou fournisseurs de biens et services de nouvelles obligations d’accessibilité numérique (cf. La directive européenne d’accessibilité des biens et des services définitivement adoptée). En 2025, pour les entreprises, il ne sera en effet vendu sur le marché que des produits avec une accessibilité numérique adéquate, sous peine de sanctions financières.

Mais rien n’est perdu, tout est à construire ! Au niveau international, certains pays sont déjà plus avancés que nous en matière d’accès à l’information pour les personnes handicapées, comme le monde anglo-saxon. En France, avec l’arrivée de Mon Parcours Handicap on a quand même une belle synthèse d’informations, qui facilite nos recherches. Il faut continuer de développer la plateforme et l’alimenter, elle est pour nous d'une grande aide.