Alerte économique pour la jeunesse !

D'abord, on devrait dire peut-être "les jeunesses", car il y a des jeunesses qui sont très différentes, de milieux sociaux et d'âge qui n'ont souvent rien à voir. Premier grand point de la jeunesse à l'arrivée, pour son insertion sur le marché du travail, mais ça veut dire aussi après énormément de choses en termes de vie familiale, c'est d'un côté la difficulté à rentrer dans ce marché du travail, donc un taux de chômage très élevé, et puis aussi le point majeur, c'est cette précarité qui frappe massivement les jeunes, plus de 50 %, plus de la moitié des jeunes rentrent dans le marché du travail en emplois précaires. Et ça, pour les jeunes, c'est un impact colossal. Le niveau de qualification, contrairement à certains discours sur le déclin du niveau, il ne cesse de s'élever et il y a aujourd'hui des jeunes qui sont de niveau relativement élevé, qui sont allés à l'université, des diplômes d'enseignement supérieur, et qui n'arrivent pas à s'insérer. Pour eux, le déclassement est extrêmement fort. Pour eux, la chute est peut-être encore plus importante. En tout cas, il y a une vraie problématique. Il ne faut pas non plus dramatiser, les jeunes arrivent à se nourrir, il y a quand même quelques exagérations, il n'empêche qu'il y a une problématique très forte. Alors, à l'évidence, il y a un ensemble de solutions à adopter par rapport à ça. Il faudrait, premier point, s'interroger sur les revenus de ces jeunes et de ceux qui ont le moins de ressources familiales en particulier. Aujourd'hui, pour accéder à un minimum social, c'est extrêmement difficile. Aujourd'hui, les bourses d'enseignement supérieur sont extrêmement faibles, donc, ça, c'est la base. Et puis après, il y a la formation, l'égalité des chances à l'école, comment on transforme l'école, la formation des jeunes et des jeunes adultes. Ceux qui ont échoué, comment on fait en sorte qu'ils arrivent à accéder à une nouvelle formation ? Et, bien évidemment, la question du logement, comment on régule les prix du logement ? Les jeunes sont victimes d'une forme de spoliation, de la part des bailleurs, de leur niveau de vie qui atterrit dans la poche des bailleurs. Les tensions sont majeures au sein des jeunesses et elles sont différentes entre celui qui est dans la galère, qui n'arrive pas du tout à mettre le pied dans l'emploi et celui qui a obtenu un diplôme d'enseignement supérieur, mais qui se sent sous-employé avec un manque d'autonomie. Il y a des tensions très fortes qui se situent à des niveaux différents à l'intérieur des jeunesses. Bien sûr qu'il faut rester optimiste parce qu'au fond, qu'est-ce que nous montrent ces jeunesses ? C'est une capacité de résistance, de résilience, d'inventer des chemins nouveaux qui est considérable, avec un répertoire d'actions extrêmement différent. Mais il faudrait qu'on l'écoute un petit peu davantage de manière pratique, qu'on se mette à sa disposition, qu'on lui donne les clés, qu'on l'aide. Quand on est jeune, on a besoin de ce soutien des autorités publiques. Je sais que le monde est dur. Le monde est dur, on a pris une énorme claque avec cette crise de la Covid, et là, aujourd'hui, il y a la guerre, il y a l'inflation. On comprend que certains d'entre eux vous se disent : "C'est trop difficile et je n'y arrive plus", mais il faut malgré tout continuer parce que la vie, c'est fait de ça, c'est fait de périodes difficiles, là, elle est extrêmement difficile, mais on en ressort toujours. Il y a aussi beaucoup de gens qui sont là pour vous aider et il faut les solliciter.